Une page coté en bourse vient de s'ouvrir pour assurer la com de notre expédition antarticque, une première en apnée sur le continent blanc. Il va y avoir un sain mouvement d'énervement au travers de cette page, qu'on se le dise.
http://www.facebook.com/ame.bleue.1
mardi 6 novembre 2012
vendredi 12 octobre 2012
Des amis cétologues ou l'intelligence naturaliste lutte avec ce qu'elle a!
La cétologie est une science extraordinaire: l'étude des cétacés...a voir comme ça une spécialité biologiste comme une autre, mais à y regarder de plus prêt un vrai art de vivre! Et pour ceux qui vont sur les mers, un passe temps qui prend vite rang de passion, rien de mieux pour agrémenter une longue croisière que de compter et essayer d'identifier les bestioles que l'on croise.
Sous l'égide d'Alexandre Gannier, c'est ce que nous avons fait sur la croisière Tahiti- Cap-Horn: résultat une grosse base de données sur le dauphin austral dont à hériter l'université de Punta Arenas au Chili.
Nous avions déjà collaboré sur Tahiti ou le bonhomme étudiait les Mégaptères, baleine à bosse, les chanteuses folles du Pacifique. Un vrai régal!
Ensuite nous avons fait un comptage au Cap-Horn et dans les glaciers de terre de feu.
Aujourd'hui et de tout temps le GREC, leur association, étudie les cétacés en Méditerranée, leur site est excellent et reflète bien la stupidité dans laquelle nous baignons tous, les œillères que nous nous sommes mis sur le casque, pour sauver un confort qui ne nous évite ni le mal vivre, ni notre questionnement sur notre rôle ici bas. Et si vivre ici bas, c'était juste de rendre une planète dans un état correct pour servir un but que nous ne connaissons pas et entre temps d'y prendre le plus de plaisir possible?
Plaisir n'étant en aucun cas synonyme de posséder, de frimer, d'être puissant.
Plaisir rimant bien plus avec jouir, aimer, donner, prendre, voir, cultiver, naviguer, rêver, écrire! Voire partager, ultime stade de l'évolution du bipède!
Le tout bien sur avec l'ultime conscience de son impact ici bas!
aprês tout lez thème de la page que je vous propose n'est t elle pas:
I had a dream!
http://www.cetaces.org/201210/jai-fait-un-reve/
Sous l'égide d'Alexandre Gannier, c'est ce que nous avons fait sur la croisière Tahiti- Cap-Horn: résultat une grosse base de données sur le dauphin austral dont à hériter l'université de Punta Arenas au Chili.
Nous avions déjà collaboré sur Tahiti ou le bonhomme étudiait les Mégaptères, baleine à bosse, les chanteuses folles du Pacifique. Un vrai régal!
Ensuite nous avons fait un comptage au Cap-Horn et dans les glaciers de terre de feu.
Aujourd'hui et de tout temps le GREC, leur association, étudie les cétacés en Méditerranée, leur site est excellent et reflète bien la stupidité dans laquelle nous baignons tous, les œillères que nous nous sommes mis sur le casque, pour sauver un confort qui ne nous évite ni le mal vivre, ni notre questionnement sur notre rôle ici bas. Et si vivre ici bas, c'était juste de rendre une planète dans un état correct pour servir un but que nous ne connaissons pas et entre temps d'y prendre le plus de plaisir possible?
Plaisir n'étant en aucun cas synonyme de posséder, de frimer, d'être puissant.
Plaisir rimant bien plus avec jouir, aimer, donner, prendre, voir, cultiver, naviguer, rêver, écrire! Voire partager, ultime stade de l'évolution du bipède!
Le tout bien sur avec l'ultime conscience de son impact ici bas!
aprês tout lez thème de la page que je vous propose n'est t elle pas:
I had a dream!
http://www.cetaces.org/201210/jai-fait-un-reve/
lundi 8 octobre 2012
un paradis à baleine
comment on se gare en antarctique!
un film, important et vital pour comprendre ce qui se passe.
Depuis des années je suis obsédé par une chose: c'est de voir que les gens civilisés, entendre ceux qui sont enfermés dans le monde moderne, les villes, les campagnes pesticidée, les montagnes pasteurisées, pensent que le monde sauvage est encore un sanctuaire. Alors que moi qui parcours le monde sauvage depuis deux décennies, est presque content de revenir dans l'aire civilisé de ce monde, pour voir un peu de propreté et d'animaux certes à demi domestiqués, ou en prison, mais au moins vivant et en bonne santé.
A quelques exceptions prêt ( qui ne sont désormais plus que les parcs nationaux et zones plus ou moins protégés et encore) le monde sauvage est à l'agonie et une immense poubelle ou comme les humains n'y vivent pas, on laisse la merde et les déchets portés par les océans, les fleuves et les vents s'accumuler.
Ce film en est la preuve et la démonstration formelle et il est beau en plus, les animaux sauvages savent mourir eux au moins:
http://www.midwayfilm.com/
faîtes le circuler, et vengeons les!
A quelques exceptions prêt ( qui ne sont désormais plus que les parcs nationaux et zones plus ou moins protégés et encore) le monde sauvage est à l'agonie et une immense poubelle ou comme les humains n'y vivent pas, on laisse la merde et les déchets portés par les océans, les fleuves et les vents s'accumuler.
Ce film en est la preuve et la démonstration formelle et il est beau en plus, les animaux sauvages savent mourir eux au moins:
http://www.midwayfilm.com/
faîtes le circuler, et vengeons les!
mardi 21 août 2012
Extrait des sentiers du vent
Le personnage de l'avocate donnera peut-être envie de lire le livre:
Il est absolument étonnant comme la vie peut être
mutine. On peut passer des années dans le doute et l’irréel de ses aspirations
profondes, surtout lorsqu’elles sont contraires aux vérités morales de ce
monde ; être malmenée par son cœur qui jamais n’arrive à se décider sur
les bons chemins qu’il doit nous faire parcourir bon an mal an, avoir
l’impression à vingt cinq ans d’avoir perdu tout son temps et son bon sens sur
les voies rebattues de la conformité, de se voir vieille, aigrie, sans encore
un poil blanc sur le corps : on se dessèche ; on rêve alors d’être
sauvée, révélée, réveillée à l’amour et à cette vie fabuleuse dont nous
disposons, comme ça, par le hasard des rencontres, par l’unique chance de vivre
ici bas. Et on souhaite tant que tout cela ne soit pas vain : que vivre
ait un sens.
Je m’appelle Claude, Claude Mancetti et je suis
avocate. Depuis peu en fait. Je suis née dans ce que l’on peut appeler un
quartier doré. Mon éducation est une réussite ; aucun traumatisme dû à
l’alcoolisme ou la violence de mes parents, une alimentation irréprochable, des
stimuli intellectuels toujours parfaitement en adéquation avec la psycho
pédiatrie á la mode. Un modèle du genre. Je suis l’archétype de l’élite
scolaire et bourgeoise française. J’ai été amoureuse d’un père rigide au bon
âge, fait ma crise contre ma mère, peu de temps après mes premières règles, je
suis presque parfaite.
De brillantes études secondaires, réalisées dans
de grands lycées privés, m’ont ouvert la voie des grandes écoles. Finalement,
la plus grande de science économique et sociale à Paris fut le réceptacle de
mes efforts.
C’est une école formidable. Comme dans tous les
lieux de ce genre, le plus dur est derrière vous. Vous avez Franchi brillamment
toutes les barrières imaginées par vos aînés pour vous éprouver, résisté à
l’horreur des prépas, où l’on met votre intellect dans un camp
concentrationnaire, pour définitivement le priver de son autonomie ; vous
avez accepté les formatages les plus astreignants, bref, on vous a ouvert
l’esprit : vous voilà acceptée par l’élite dont vous êtes génétiquement issue,
la boucle est bouclée.
Il ne vous reste plus qu’à vous reproduire….. C’est en partie là que le bat
blesse, ce genre de jeunesse de merde, à mon sens, est parfaitement
castratrice.
Car dans la perfection, le problème est l’ennui.
Et mon esprit s’est ennuyé à mourir. Oh pas les dernières années à
l’école ! Ces lieux ne sont que des immenses lupanars bisexuels pour fils
et filles à papa,- il faut bien laisser
une plage de détente aux bagnards entre les études forcenées dont ils sortent,
et leur destin de haut cadre ou fonctionnaire dans
lequel ils seront pressurés jusqu’à la pulpe, - mais l’ennui a envahi toute mon enfance, où
j’ai revêtu l’image de l’enfant totale et équilibrée. J’ai passé tout ce temps,
dans ces écoles de cathos pleines de bien pensants, à vivre mentalement comme
un terroriste, à les imaginer exploser tous de mille manières perverses.
Ayant excellemment reçu mon diplôme de science
sociale, je me suis présentée au concours d’avocat. C’est une belle carrière
que celle d’avocat, le bavard, l’ultime défenseur de celui qui risque sa
liberté sur le banc des prétoires.
Ma famille, mes amis, ont applaudi ; certes,
ils ont bien trouvé étrange que je ne me spécialise pas dans une activité
purement commerciale, qui m’aurait
permis, par le biais de l’international, de
mettre en pratique toutes les relations auxquelles mes origines familiales
doivent me faire prétendre. Mais l’on peut bien, à un brave mouton qui a trimé
durant les vingt cinq premières années de sa vie pour rentrer totalement dans
le moule, accorder quelques soubresauts d’indépendance intellectuelle, au
moment où il sort de sa prison dorée, pour revêtir le harnais productiviste
auquel il a été si soigneusement préparé.
J’ai gagné mon titre professionnel depuis quelques
mois. Avec mes petites copines, toutes des poulettes de luxe avec qui je joue à
la poupée depuis que je fais partie de l’élite, nous avons fêté ça dans des
orgies de luxure. On a énormément rigolé. Rigoler, c’est tout ce qui nous reste
pour oublier que les rails sur lesquels on nous a installés ne sont pas
démontables, et ne changent jamais de destin. On compte sur nous.
Je me suis toujours demandé quel effet cela devait
faire de n’avoir rien de tout cela ; ni parents attentifs et exigeants,
qui vous mettent leur amour en pression pour vous voir, - réussir, - mot cent
fois sacré de la bourgeoisie contente d’elle ; ni la conscience
d’appartenir à une caste, et donc, dans une certaine mesure, de disposer de la liberté
dans ce qu’elle a de plus magique : l’ignorance de la finalité de vivre.
C’est en partie pour cela que j’ai choisi ce métier. Il me parait
indéniable, que même si la majorité des gens qui ont des ennuis avec la justice
sont des membres à part entière de la société, il en est parmi eux, qui
disposant de la formidable liberté d’action que procure l’ignorance du monde
qui les contrôle, foncent dedans et l’affrontent.
J’ai toujours senti confusément que si j’arrivais
à défendre un individu de ce genre, même un seul, je résoudrais beaucoup de
choses en moi ; pourrais-je alors me réaliser ? Me libérer ? Et
éprouver mes sentiments sans contrainte, sans culpabilité? Je ne sais en
fait.
J’aime à imaginer, que je pourrais alors comprendre ce que veut dire le mot
abandon, dans ce qu’il a d’immense. Je voudrais voir si une femme, ou homme,
ainsi créé à partir de rien, lâché dès
la naissance par tout et tous, et qui aurait eu la force de caractère pour
s’inventer une vie hors du commun,
pourrait me guider vers les portes de ce pays inconnu nommé liberté, et
qui toujours m’a opposé à ses délices, des barrières fermement
assujetties.
Je ne fais pas partie de ces femmes qui adorent la
masculinité au point de s’en rendre servile. Loin s’en faut. Je crois aimer, et
dans tous les cas, je prends un immense plaisir charnel, avec un bel
hermaphrodite aux cheveux courts, aux petits seins fermes et tout timides,
perchées qu’ils sont en dessus de pectoraux de garçon ; et juste en
dessous, humiliées par des abdominaux, dont je peux compter les carrés de
chocolat en les dégustant, un à un, dans la splendeur de leur fermeté.
Je n’ai jamais bien compris comment les femmes ont
à ce point pu être dominées, durant autant de siècles, et dans autant
d’endroits en ce monde, par de barbares crétins dont les dispositions
intellectuelles majeures étaient leurs queues et leurs armes.
Comment se
peut-il que deux caractéristiques humaines aussi minables aient pu dominer le
monde autant de temps et perdurer toujours ?
Comment
imaginer que des êtres qui en général ne savent utiliser correctement qu’une
seule de ces deux compétences, aient accédé au statut de dominant supérieur,
détruit pratiquement le monde sauvage, asservi par le machisme et sa servante,
la religion, les femmes, les animaux, et pour finir la planète entière ?
Tout cela dans un unique et vain besoin de conquête et de domination ?
Bref, je n’aime pas les hommes ou du moins pas
ceux qui incarnent la masculinité arrogante. Leur morgue imbécile et
injustifiée, leur agressivité récurrente même quand ils croient faire l’amour
me dégoutte. Leur médiocrité viscérale, doublée de leur certitude d’être tout
pour leur femme, trop contente de pouvoir remplir ses trous de leur présence,
me désespère.
La femme asservie ou non à la maternité, n’a qu’un moteur, le désir
sincère, et un but, l’harmonie ; ces deux choses, elle les trouvera bien
plus sûrement chez l’une de ces semblables, que chez les males obsédés du cul
sensés leur apporter le bonheur.
Quant au fameux plaisir de la pénétration, les
mains d’une maîtresse expérimentée, ne seront qu’exceptionnellement
concurrencées par des attributs masculins souvent sous dimensionnés, quoiqu’en
pense leurs orgueilleux propriétaires, et plus fréquemment encore, mal
utilisés…
Pourtant, c’est bien dans l’intimité d’un homme que mon travail allait me
mener à pénétrer…. J’avais bien tenté de me spécialiser dans la détention
féminine, mais l’on ne devient pas avocat des femmes, comme l’on devient avocat
des affaires. Le sexisme dans notre société est à sens unique.
les sentiers du vent
les sentiers du vent ne sont plus distribués par l'éditeur qui a fermé boutique.
Toutefois je me ferrais un plaisir d'envoyer soit le texte, soit un exemplaire du livre à ceux que ça intéressent.
amitiés à tous
Toutefois je me ferrais un plaisir d'envoyer soit le texte, soit un exemplaire du livre à ceux que ça intéressent.
amitiés à tous
jeudi 7 juin 2012
Antarticque philosophique et autres considération de nomade
Les photos sont de Sarra Dickinson
Antarctique, voyage,
champignons et philosophie,
Le plus beau, le plus envoutant, l’angoissant d’un long
voyage est son commencement. Et comment ne pas voir en un départ réussit,
l’égide de dieux favorables, le présage bienheureux de la réalisation des rêves
du voyageur. Toujours, pour un bateau, autant pour un avion ou une caravane, le
problème est de survivre, de passer, d’y arriver, de simplement survivre en
réalisant un bon départ, idée qui dés la première molécule ancestrale a présidé
à l’expansion surréaliste et rocambolesque du vivant.
En nulle autre source que celle de conjurer les mauvais
esprits, la malchance maudite, le danger et le doute, ne doit se chercher
l’explication de la maniaquerie abusive d’un capitaine, de la psychorigidité
des voyageurs en général, des montagnards, lorsqu’ils préparent leurs sacs et
paquetages comme si leur vie en dépendait. Un départ important, des adieux
émouvants, une transatlantique, un désert traversé, sont surement les rares
évènements dans la vie d’un humain moderne qui lui permette d’échapper à sa
condition de sous produit industrialisé dédié à l’enrichissement des chefs de
la société des hommes ; à l’harmonisation économique planifiée qui décide
qui ferra quoi, ou, comment, et dans quelles structures familiales, sociales,
urbaines : l’homme doit vivre pour assurer le bien être de la société. La
liberté n’existe pas, seule la contrainte est modulable, de la dictature à la
démocratie relative, l’homme a le choix de sa prison.
Un départ, c’est une
chose gratuite, spirituellement et
affectivement, on part pour découvrir autre chose, un acte anticapitaliste, un
investissement de temps et de moyens à but inutile, sans retour sur
investissement, sans amortissement immédiat, quelque chose que l’on fait pour
soi ou sa famille à la recherche d’un on ne sait quoi de différent, de nouveau.
Si les compagnies d’avions et de voyages ne s’engraissaient pas avec ça, ce nomadisme
indécent serait interdit pour immoral et antidémocratique, tout simplement. Un
départ, c est un crachat à la face de la vie sédentaire, castratrice et
possessive, un chant d’amour à l’aventure et à l’immensité du monde, un désir
de jouissance jeune et libre : la vie. Un départ c’est tout ça et plus
encore. Presque un mode de vie.
Des le port, l’aéroport, la gare, la mort du voyage guette,
un sac oublié, des papiers disparus, de l’argent volé, et le rêve éveillé
s’envole, l’homme transcendé vivant, est retransformé en reptile rampant de la
société humaine. La malchance a frappé, l’heure et la vitesse de libération
n’était pas au rendez vous, le mouton retourne dans son parc avec le troupeau.
Si les amarres sont lâchées, si l’avion décolle, si le bus démarre, on est
sauvé de l’échec. Si court sera-t-il, le voyage aura eut lieu, l’honneur, la
face, le rêve sont sauvés : on est parti. La peur a été vaincue, on peut
finir noyé dans l’Atlantique sud attaché à son siège d’airbus ou dans son ciré,
on restera aimable avec son voisin et son compagnon d’aventure, on est parti.
Alors qu’on aurait tué une heure avant, pour gagner une place, et entrer dans
la bétaillère s’assoir.
Ainsi la quête effrénée des drogués du voyage commence,
enfin un univers qui bouge, qui change, qui n’a de statique que le peu que l’on
transporte avec soi. Echappatoire touristique pour certains, mode de vie
nomades pour les autres, ils sont la rédemption du génocide des peuples
migrateurs, les résurgences de peuples de tribus dédiés au voyage, au commerce,
à la nouveauté et à la découverte d’antan, aujourd’hui peuples mis à mal,
décimés, incarcérés dans l’idéologie du dieu dollar. Les mohicans, les uns
derrière les autres fuient un par un vers le pays de leur rêve, pour un temps
ou pour toujours à la recherche de leur destin.
Pourtant la liberté
n’existe plus ici bas, et chaque pèlerin est à la merci des contrôleurs de tous
les poils et de toutes les formes que la perversité des pays invente pour
occuper ses bons à rien, ses immobiles. Ainsi sache bel oiseau qu’un quelconque
douanier, un flic de l’air et des frontières, si bêtes et si obtus soit-il, déteint
le pouvoir de t’arrêter, de te taxer, et de te coller des culpabilités
jusqu’alors ignoré de toi et des dieux. Car libre tu n’es pas voyageur !
Ton rêve de voyage, de grand espace, d’immensité, on la te la taxer, te le
voler, te le détourner, par la taxe, le permis, l’autorisation mille fois
refusé, la contrainte de déplacement pour qui te prend donc tu voyageur ?
Et si tout le monde se mettait donc à faire comme toi, à partir ainsi, à
découvrir les autres, mais que deviendrais nos frontières, nos lois, nos
règles ?
Salauds ! Bon à rien assermentés ! Combien
d’heures et de nuits nous avez-vous donc volés à nous examiner, à nous
tourmenter de questions et de règlements, à essayer de voler nos bateaux, nos
ailes, nos vies, hein ? Combien ? Réjouissez vous maigres
charognards, souriez ! Vous rirez moins de nuit, dans les ruelles obscures
des bouges portuaires qui sont nos antres, lorsque l’ivresse meurtrière des
alcools frelatés aura changé les brebis en lions, tremble alors sous ton képi
minable, agrippe ton flingue dérisoire, mais surtout court, cache toi avant que
ne t’étrangle nos grosses mains de marins revanchards. Crève suppôt du rien
assermenté nous on part en mer !
Vers et pour l’Antarctique ! Paradis ultime du monde
sauvage, des glaces éternelles empilés jusqu’au ciel par des artistes dieux.
La vitesse de libération vient avec le Drake ! Le Drake
ultime spiritualité païenne, dernier djin à exercer un pouvoir effectif sur
terre, dernier élémental à résister aux hommes. Nous avons fuis et pour
quelques jours et semaines loin des contraintes humaines, dans un pays sauvage
au contour flou de glace et de tempêtes, et l’on va y être bien, sans
douaniers, ni poulets, juste la folie du monde, de ce monde merveilleux qui sur
une distance de 500 milles nautiques vous fait changer de climat, de planète.
Marins, gitans méprisés par la loi à terre, nous voila seigneur, prêtres du
culte du grand large, du plus majestueux grand large celui du sud. Le Drake
garde un monde protégé et ses portes sont redoutés de tous : au nord le
Cap-Horn, celui avec qui l’on ne triche jamais qui nous adoube à chaque passage
qui nous tuera un jour peut-être. Au sud, les Shetlands un amour d’archipel de
glace et de pierres sur le haut fond duquel vient mourir en gerbes d’apocalypse
les houles du grand sud. Un immense repaire d’animaux libres et sauvages pour
un temps à l’abri de la connerie humaine.
Alors va y marin arrête de causer et mène nous y
là-bas : l’autre monde encore libre et fier et ne te plante pas car nos
vies sont entre tes mains. Le temps n’est plus à la parlote, mais à la
clairvoyance, à l’action, à l’assurance. Méprise ton corps marin, son mal de
mer et ses plaintes. Insulte tes douleurs et monte au charbon, appelle la
folie, convoque les démons de l’inutile et du rien, mais vainc !
Gagne ! Change de monde ! Coûte que coûte ! Ecoute la mer et ses
délires, scrute là et voit ! Le growler pervers, la vague scélérate, le
récif oublié. Souffre dans le Drake marin, froid ? Pas même droit, souffle
sur tes doigts gelés et continue sans t’arrêter. Voit pauvre type la lame
submergée ton travail de fourmis sur sa brindille, affale donc cette voilure
rétive avant qu’elle ne rompe et ne te trompe, rigole avec ton ami de la mort
et du vent, mais prend toi y à l’avance et souvient toi marin, tu appartiens au
bateau. Le bateau ! A qui tu te dédies marin, le canot, et pas autre
chose. Le canot au large est tout plus le reste. Mais plus que tout
profite !! Amuse-toi ! Tu es libre et guerrier, chante la guerre dans
la bataille de la grande houle, profite tant que la force est là, qui partira
bientôt, trop tôt, elle est si éphémère.
Tu as ta vitesse de libération petit tu l’as ! A toi
désormais la beauté éternelle, l’émotion des glaciers millénaires, leur beauté
éternelle, a toi, les baleines joueuses, les phoques lymphatiques, l’orque
inquiétant et le skua cruel. Plus rien ne t’arrêteras, tu plongeras chercher
l’amour de la femelle léopard dans ces eaux cruelles et tu la trouveras. Le
préféré de son harem tu deviendras et ses crocs sur ton cou, son sexe
frémissant, ses désirs de tueuses, te donneront une extase chaste qu’aucunes
humaines ne te donnera jamais.
Le froid sera ton armure, et protégé par lui, tu trouveras
la baleine endormit, enlacé tendrement à son bébé géant. Et elle te sourira,
jouera de ton chétif esquif avant de s’en aller loin de tes yeux ébahis. Alors
la nuit, ivre de force et de puissance, pieds et torses nus dans le gel de la
neige, tu pleureras de joie sous la nuit éternelle.
Puis ce sera le retour, une autre lutte, plus dure encore
pour retourner, contre le vent, contre la mer avec en prime au bout l’embuscade
Cap-Horn qu’il faudra bien négocier, lui l’invincible gardien du monde des
glaces. Mille après mille, heure après heure, et jusqu’à la dernière, ta
vigilance sera le guide du retour des enfers. Et après la victoire, tu
connaitras la défaite, ta magie happée comme par une goule, par une ville, par
le bruit, par la conformité, ta puissance tarit devant un bureau de douane, ta
fatigue éveillé par la médiocrité de vivre. Rien n’aura changé, la bête immonde
dans son ventre mou de violence et de lâcheté se repaitra du monde, chaque jour
un peu plus, et toi impuissant et con tu rejoindras le troupeau, ne sachant ou
aller, grégaire et instinctif comme tout un chacun.
C’est comme ça qu’allah est grand.
Gilles
mardi 3 janvier 2012
Une jolie séquence apnée en Martinique
Pour tous,
L'apnée comme nous la voyons nous tous dans notre petit club martiniquais.
amitiés
www.latitudescaraibes.com/Apnee.html
L'apnée comme nous la voyons nous tous dans notre petit club martiniquais.
amitiés
www.latitudescaraibes.com/Apnee.html
dimanche 1 janvier 2012
Voyage vers le continent blanc
Voila que les temps de repartir au large arrivent. Après un long passage à terre, le plus long depuis des années, voilà que la vie de marin va reprendre ses droits. Au programme, une nouvelle croisière dans la péninsule antarticque sur le valeureux Kotick et son capitaine de légende Alain Caradec le grand. Mon coeur se réjouit de retrouver en lui mille ans de tradition maritime, celle des Bretons. On va y amener des plongeurs caméraman je crois, un film, au moins c'est pacifique et les phoques léopards vont encore une fois nous y faire la démonstration de ce qui est la vie libre et sauvage, la seule pour laquelle en fait nous sommes faits, et que nous fuyons pourtant sans cesse. Primaire bipède que nous sommes.
La bise et bientôt des récits de hautes et belles navigations.
La bise et bientôt des récits de hautes et belles navigations.
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